Complainte entre deux âges

Ma jeunesse tu me quittes

Ma jeunesse tu t’en vas

Le temps des fleurs passe si vite

Je suis rendu trop vieux pour toi

Je garde dans ma souvenance

Sur ma langue le goût du vin doux

Les folles nuits étourdi d’errance

À vivre juillet au mois d’août

Ma jeunesse tu m’abandonnes

Notre union a fait son temps

J’entends l’horloge grand-père qui sonne

Le soleil penche vers son couchant

Je l’ai bien vu dans le miroir

Ce bonhomme pris entre deux âges

Mais j’ai toujours grand-peine à croire

Qu’il puisse s’agir de mon image

Ma jeunesse tu me laisses

Ma jeunesse tu fous le camp

Il t’a fallu changer d’adresse

Tu déménages chez mes enfants

Fais-les valser dans la nuit blanche

Comme tu as valsé avec moi

Et sur leur chemin d’insouciance

Sème des grands rires aux éclats

Ma jeunesse je t’en conjure

Reviens me voir de temps en temps

Je te pardonnerai l’imposture

De me faire croire que j’ai vingt ans

Me reste aux pieds un pas de danse

Et l’envie de chanter encore

Une chanson remplie d’espérance

Pour faire un pied de nez à la mort