Combinant leurs pratiques respectives pour rendre compte de l’universalité de la musique, le hautboïste belge Marcel Ponseele, éminent spécialiste de musique ancienne, et le trompettiste de jazz Jean-Paul Estiévenart, passionné de traditions autant que d’expérimentations, se sont accordés autour du répertoire de Jean-Sébastien Bach. Entre interprétations personnelles et improvisations, leur Triptyque se dessine, tel un tableau ancien, en trois parties. Un premier volet intitulé « Misère » parcourt une vallée de larmes dans l’Improvisation sur B-A-C-H d’Estiévenart et la « Sinfonia » de la cantate Weinen, Klagen, Sorgen, Zagen (« Les pleurs et les lamentations, les tourments et le découragement »). Le second volet Transition voit le trompettiste dépeindre un changement dans la vie quotidienne, précédé d’une intense lecture de l’« Adagio » du Concerto pour clavecin en ré mineur. Enfin le panneau central, « Transfiguration », offre un arrangement captivant du choral de la cantate Mit Fried und Freud ich fahr dahin (« Je pars maintenant en paix et dans la joie »), qu’il pare des couleurs vives de la félicité transcendantale. Le claveciniste Anthony Romaniuk et l’ensemble Il Gardellino entourent et arbitrent cette fructueuse rencontre entre baroque et jazz.