Snow Patrol
The Forest Is The Path
Album · Alternative · 2024
Pour Gary Lightbody de Snow Patrol, le nouvel album du groupe est le résultat d’un processus à deux vitesses. La première est la tentative initiale du groupe d’enregistrer un huitième album, une entreprise qui a tourné court, plongeant le trio de rock alternatif d’Irlande du Nord dans une impasse délicate. «NBSPersonne n’y est pour rienNBS», explique Lightbody à Apple Music. «NBSC’était tout un tas de différentes choses et un vrai chaos, on était très stressés. On avait aussi une deadline à respecter. Techniquement, l’album aurait dû sortir un an plus tôt. Maintenant, on sait qu’il ne faut plus jamais travailler avec une deadline, parce que ce n’est pas une bonne manière de créer une œuvre.NBS»
Lightbody et ses partenaires Nathan Connolly et Johnny McDaid ont décidé de retenter le coup. Ils ont trouvé en la personne de Fraser T. Smith (producteur de Stormzy et d’Adele) un collaborateur qui a fait de la production de The Forest Is the Path une véritable promenade de santé. «NBSLa deuxième fois, ça s’est fait beaucoup plus calmement, et tout s’est passé à la manière de Fraser. Non seulement selon sa méthode en studio, mais aussi sa façon de vivre — calme et décontractée, douce et drôleNBS», dit Lightbody. «NBSOn a tellement rigolé, on a été si bêtes. La première tentative a pris cinq mois et la deuxième a pris cinq semaines.NBS»
On pourrait presque percevoir le soulagement illuminant The Forest Is the Path, un album vaste et ouvert, où le savoir-faire mélodique du groupe s’épanouit pleinement sur une instrumentation expansive et atmosphérique. Toutes les caractéristiques de Snow Patrol sont présentes et pertinentes : des titres pop rock entraînants, des ballades poignantes et des méditations inspirantes, le tout interprété par un groupe qui semble avoir trouvé un nouveau souffle. «NBSJe crois vraiment que c’est le début de quelque choseNBS», déclare Lightbody. «NBSOn en est à 30 ans de carrière. C’est nouveau pour nous. On est en territoire inconnu, quoi qu’on fasseNBS». Poursuivez votre lecture pour découvrir, piste par piste, la renaissance de Snow Patrol à travers les mots de Lightbody.
« All »
« Avec Fraser, on a commencé à écrire pour la première fois aux mois d’octobre et novembre 2022, et on ne s’était jamais rencontrés avant. C’était la première personne extérieure avec laquelle j’écrivais un morceau pour Snow Patrol. C’est un peu comme un rendez-vous à l’aveugle. Tu arrives dans une pièce, et le but est d’écrire un titre en une journée. Je suis arrivé, Fraser avait la guitare dans les mains et m’a dit : “Salut, enchanté”. J’avais à peine enlevé mon manteau qu’on était déjà au boulot. Je me suis dit : “Oh, ça a l’air super !”. J’ai commencé à chanter quelque chose, j’ai enlevé mon manteau et j’ai commencé à écrire des paroles. Une heure plus tard, on avait le morceau. »
« The Beginning »
« Quand on s’est vraiment posés avec Johnny pour écrire l’album, on a commencé par “The Beginning”. J’avais écrit beaucoup de paroles pendant les trois ou quatre derniers mois, dans des carnets et des notes sur mon téléphone. J’avais cette phrase : “I wanna be in love/Without being loved in return” (“Je veux être amoureux sans être aimé en retour”). C’est parti de là. Johnny a trouvé la partie de piano et j’ai commencé à chanter la mélodie par-dessus et à travailler sur les paroles. Il a surtout travaillé sur la musique avec son équipe. Will Reynolds est crédité sur ce titre et un ou deux autres de l’album, c’est l’un des collaborateurs de Johnny et il est à l’origine de cette incroyable partie de guitare dans le refrain. »
« Everything’s Here and Nothing’s Lost »
« “The Beginning” a été bouclé le premier jour où on a écrit dans le Somerset et on a fait ce morceau le deuxième jour. Avec Johnny, on s’inspirait mutuellement l’un et l’autre. J’ai trouvé une petite mélodie et le reste s’est fait assez rapidement. Je me suis baladé dans le jardin, en écrivant les paroles, c’était une belle journée ensoleillée. Quand je suis revenu, Johnny avait trouvé ce refrain incroyable. C’était encore plus fort à l’origine, mais tellement puissant que les gens se seraient explosé les oreilles parce qu’ils auraient mis le son à fond pendant la partie calme du morceau, avant de se faire pulvériser ensuite avec le passage super fort. »
« Your Heart Home »
« J’ai enregistré ce morceau chez moi sur GarageBand, puis je l’ai envoyé à Fraser et Scott qui ont produit l’album, et ils l’ont sublimé. Je me débrouille sur GarageBand, mais je ne suis pas un producteur. Mon travail porte plus sur des idées que sur les compétences techniques nécessaires pour concrétiser le morceau. Quand on s’est tous retrouvés en studio pour ce titre, il a vraiment commencé à changer, à bouger et à grandir. Ce n’était pas ce à quoi je m’attendais et ça me plaît. »
« This Is the Sound Of Your Voice »
« C’est une mélodie un peu étrange pour nous. La première fois que je l’ai fait écouter à quelqu’un dont l’avis compte vraiment pour moi et avec qui je bosse beaucoup, il m’a dit : “C’est comme la mélodie d’une comédie musicale du West End”. Je n’y avais même pas pensé. Johnny a mis énormément de détails dans ce morceau. Il y avait 200 pistes audio dedans. Johnny fait ça si bien que tout est joué, tout est réel, authentique — il utilise beaucoup de sons enregistrés ici et là. Je pense que c’est pour ça que ce n’est pas surchargé, que chaque élément trouve sa place dans le titre, que des choses apparaissent et disparaissent. Johnny a fait un superbe travail, tout comme Nathan. Les guitares sont magnifiques et incroyables d’un bout à l’autre de l’album. »
« Hold Me In the Fire »
« On a écrit ça chez Johnny, tous les deux. Dès le premier jour, ça sonnait comme un titre rock qui allait évoluer vers quelque chose d’autre, et on avait juste à s’écarter de son chemin pour le laisser voguer. Mais quand on l’a enregistré pour la première fois, ça ne s’est pas passé comme ça. On ajoutait des éléments, mais on avait l’impression qu’il ne se passait rien. C’est comme un puzzle difficile à assembler, parce qu’il faut en permanence le défaire et le remettre en place, et parfois ça ne s’emboîte pas comme il faut. C’est pour ça qu’on a choisi Fraser : tout ce qu’on faisait semblait s’étendre, prendre de l’ampleur d’une manière vraiment positive. Tout planait et ça commençait à avoir vraiment du sens. Fraser nous a beaucoup aidés. Et les guitares de Nathan sont absolument magnifiques ».
« Years That Fall »
« J’ai écrit ce morceau dans la maison à Bangor. Je l’ai fait sur GarageBand et c’était au départ juste un petit quelque chose d’inhabituel, pas le titre rock que c’est devenu. On s’est beaucoup inspirés de cette version mais en studio, ce monstre a émergé. Ce petit truc rock, énergique et indé s’est envolé vers d’autres horizons. C’était vraiment excitant. »
« Never Really Tire »
« Seigneur, le boulot que Johnny McDaid a fait là-dessus. Encore un morceau de plus de 200 pistes audio. Et la manière dont les choses apparaissent et disparaissent, vous pouvez écouter n’importe quelle section du morceau et il se passera quelque chose de différent. Dès le départ, j’ai eu la vision d’un aigle survolant la canopée d’une forêt. Il peut voir la lisière des arbres monter, descendre et onduler comme des vagues dans l’océan profond, et je voulais que cette partie de batterie soit comme ça. Je l’expliquais à Ash en me disant qu’il allait penser que j’étais fou et il a répondu : “Ouaip, j’ai compris”. On s’est dit : “On va jouer tout ça live, spontanément, et on verra bien ce qui se passe”. C’est l’une des expériences les plus extraordinaires que j’ai vécues en studio. La vision que j’avais de ce titre s’est concrétisée. »
« These Lies »
« J’ai été comme anesthésié pendant l’année qui a suivi la mort de mon père. C’était à la fin de l’année 2020. Je ne pleurais pas, je ne ressentais rien. Je pensais que j’étais cassé. Je pensais que c’était fini, pour toujours. Quelques jours avant l’anniversaire de sa mort, j’ai lu un poème de Rumi et j’ai fondu en larmes. Les larmes ont coulé à flots. L’équivalent d’une année de larmes s’est déversé sur le sol. Le lendemain, j’étais exténué. Je me suis endormi. Puis le surlendemain, je me suis réveillé et je me suis dit : “Je me sens connecté à quelque chose. Il me faut un stylo et du papier tout de suite”, et j’ai écrit un morceau sur mon père. Puis, environ dix minutes plus tard, j’ai écrit “These Lies”, qui ne parle évidemment pas de lui, et qui est aussi sorti de manière fluide. C’était comme si toutes ces choses étaient coincées là, derrière les larmes qui les retenaient. »
« What If Nothing Breaks? »
« C’est une production de Johnny. Le morceau a pris plein de formes différentes. Au départ, c’était un titre Motown avec un rythme Motown, et le refrain était différent. Ça ne marchait pas tout à fait, quelque chose ne collait pas. Johnny jouait avec les accords et je chantais différemment, et je me suis dit que c’était la forme idéale pour cette chanson, que c’était sa place. Je suis arrivé un jour et il m’a dit : “Et si on faisait les accords du refrain ?”, et j’ai commencé à chanter le refrain tel qu’il était devenu, et la chanson a pris corps. »
« Talking About Hope »
« Je suis fier des paroles de cet album. Je me suis permis d’être ouvert à tout ce qui se passe plutôt que d’essayer de forcer les mots, ce qui arrive parfois quand tu fixes une page blanche pendant des mois. Cette fois-ci, il n’y a pas eu de syndrome de la page blanche. Ce titre vient de quelque chose d’authentique, en particulier les couplets. J’adore les paroles et les couplets. Je ne dis pas souvent ça à propos de mes propres textes.NBS»
« The Forest Is The Path »
« Michael Keeney mérite d’être crédité pour cet album. Il a produit Joy of Nothing de Foy Vance, qui est pour moi le plus grand album d’un artiste nord-irlandais, et a produit bien d’autres choses. Il a écrit et produit certaines des sections de cordes de cet album. On était dans son studio et Nathan jouait cette ligne mélodique. Je l’ai enregistrée sur mon téléphone, je suis rentré chez moi et j’ai construit le morceau autour de ça sur GarageBand. J’ai envoyé le tout à Fraser. La guitare de Nathan que l’on entend du début à la fin, c’est l’enregistrement que j’ai fait sur mon téléphone. Je trouve que c’est une très bonne manière de conclure un album — la spontanéité capturée en un instant, sans avoir à se dire : “OK, allons installer les micros”. C’était juste : “Oh, j’adore ça, est-ce que je peux l’utiliser ?”. »

