The Lumineers
Automatic
Album · Alternative · 2025
Rien d’étonnant à ce que les Lumineers sortent une nouvelle offrande le jour de la Saint-Valentin. Les chouchous de la scène folk pop excellent dans l’art de ficeler des chansons d’amour touchantes ou carrément crève-cœur. Ils viennent d’ailleurs bonifier ce répertoire (mais pas seulement) avec ce cinquième album studio, qui fait suite à Brightside, paru en 2022. Une fois de plus, les membres du groupe ont fait appel à David Baron et Simone Felice pour coproduire Automatic, cette fois en s’impliquant officiellement en tant que coproducteurs. L’album a été enregistré en un mois aux légendaires Utopia Studios de Woodstock, dans l’État de New York.
Si leurs premiers projets étaient surtout axés sur les relations amoureuses et les ruptures, Automatic élargit le cadre pour brosser un portrait des dommages collatéraux causés par les maux de notre époque. L’anxiété persistante a inspiré le morceau faussement chaleureux et lancinant « Ativan », tandis que la « black sedan of depression » [librement : « la berline noire de la dépression »] est évoquée sur « Same Old Song », qui ouvre l’album sur une note urgente et percutante. « Better Day » ressemble à une déclaration sans détour, alors que le chanteur et guitariste Wesley Schultz dresse une liste exhaustive des problèmes actuels, entre autres des « senators [making] insider trades » [librement : « des sénateur·rices qui font des délits d’initiés »] et des manifestations réprimées à coups de balles de caoutchouc et de gaz poivré. Parmi les autres temps forts, on trouve « Plasticine », où Schultz laisse transparaître une touche plus grunge dans sa voix pour dénoncer la fausseté artistique, et « Keys on the Table », un morceau poignant qui évoque la perte de confiance en soi. Quant à « Asshole », elle s’impose comme une addition aussi belle que mordante à leur liste de chansons d’amour et de cœur brisé, alors que Schultz fait face à ses travers en reconnaissant que tout le monde a ses parts d’ombre.

