Oceanside Countryside fait partie de ces albums de Neil Young de la fin des années 70 – aux côtés de Hitchhiker, Chrome Dreams et Homegrown – qui n’ont jamais vu le jour à leur époque et ont été exhumés des archives plus de 40 ans plus tard. Ici, on a droit à Neil Young en mode americana : plus ancré que sur l’idéaliste After the Gold Rush, mais plus doux et sucré que sur l’amer Tonight’s the Night. En somme, c’est Neil à la mi-trentaine. Les morceaux réunis ici ont tous ressurgi ailleurs sous différentes formes et mixages (« Pocahontas », « Human Highway », « Lost in Space »), mais c’est toujours agréable de les entendre tels qu’ils avaient été conçus à l’origine. Et si les auditeurs et auditrices occasionnel·les peuvent voir dans sa démarche tardive – qui consiste à sortir jusqu’à la moindre note de ses tiroirs – quelque chose d’épuisant ou d’égocentrique, rectifier les erreurs des maisons de disques qui avaient d’abord refusé ces albums est une démarche parfaitement Neil Young. Être à la fois grincheux et sublime, qui a fait ça mieux que lui?