Reconnu comme un pionnier du trap, Jeezy peut se vanter d’avoir fait découvrir ce genre à un large public dès le début des années 2000. À cette époque, aux côtés de Gucci Mane et de T.I., il est un des artistes qui contribuent à affirmer le style distinctif du rap du Sud (il est né en 1977 à Columbia, en Caroline du Sud) et à l’imposer comme un élément central de la culture hip-hop, dans un contexte où les auditoires sont encore divisés entre New York et Los Angeles.
Son album Let’s Get It: Thug Motivation 101 (2005) – qui sera certifié double platine –, qu’il lance sous le nom de Young Jeezy, est considéré comme un classique. Il a permis aux fans de rap d’avoir accès à une musique différente, caractérisée par des rythmes pesants, des mélodies menaçantes et un portrait sans concession de la dureté de la rue. L’offrande marque l’apogée de la « Dirty Decade », période de 1997 à 2007 qui voit le hip-hop du Sud atteindre sa pleine maturité en conquérant de vastes parts de marché.
Jeezy se distingue par sa voix rocailleuse, qui convient parfaitement à ses paroles rudes et incisives, et y ajoute des arrangements sonores grandioses qui donnent à ses pièces une atmosphère digne d’un film d’action. Mais cette intensité dramatique ne l’empêche pas de promouvoir un message de résilience. Si son grand hit « Soul Survivor » parle de ses expériences de vie difficiles, il met surtout l’accent sur la capacité de chaque individu de surmonter toutes les épreuves.