Depuis ses débuts en 1990, TOOL se crée une image à part dans le monde du metal. En pleine décennie grunge, où la mode est aux tubes calibrés pour la radio, la formation de Los Angeles déploie ses expérimentations polyrythmiques dans des titres excédant les timings préconçus, comme « Third Eye » et ses presque quatorze minutes. Rythmées par la frappe millimétrée du batteur Danny Carey, leurs ambiances froides passent de l’exploration prog contemplative à l’apothéose metal virulente. Le chant envoûtant de Maynard James Keenan, qui fait référence aux théories de Jung dans « Forty Six & 2 », donne une dimension métaphysique, quant elle n’est pas ésotérique, à cette œuvre monumentale.