Mais comment se comprendre ?

Et le soir Toute la foule Qui s'en va Entre rats Se rendre saoule Entre rats Et punaises Échanger Sexe au bras Sur une chaise Bonne assise On incise Les pavots De nos pouces Le sourire Qui s'allonge On les mange Et on tousse Et on parle De loto On s'arrange Enfin quoi D'une éponge Pour une vie De rechange Mais comment se comprendre À minuit La chaleur Les liquides Les kebabs Les moteurs Des voitures Nos syllabes Dans les bars Nos faces pâles D'abrutis Et on jure Que l'ovale C'est qu'un cercle Aplati Et demain C'est jeudi Mais pas grave Il est chouette Le patron Encore un Sans glaçons On radote On périme Nos capotes On se prête De l'oseille Tant qu'on a Nos sept heures De sommeil Mais comment se comprendre Dans la rue Les poubelles Sont bourrées De journaux De conflits De promos De repas Pour clandos Dans la rue RSA À toute heure Quand on zone Tous ensemble L'air traqué Les yeux jaunes À perler De la graisse À l'affut Des odeurs Et des fesses À laisser Des centimes Et des cendres Mais putain Comme ce coeur Est infirme Et Comment se comprendre Dans la nuit Les shakers Débordants Les soirées Comme des films Les carreaux Encrassés Les berlines Entassées Qui clignotent En fonçant La lune rousse Qui m'éclaire C'est si beau Mais chaque fois On balance Ou l'échine Ou bien l'ancre Deux options Qui sont douces Et tentantes Et mon cœur Mon chagrin Près du pont Cœur paumé Fais les comptes La nausée Me remonte Comme un peu De parfum Et la voix Qui m'attire Que je crois Aplatir En riant Est glacée Et mes dents Chevauchées Font rougir Le miroir Et ma canne En ivoire Qui bat l'air De panique S'est brisée Oui la terre A gelé Et les coups L'ont fendue Comme une fève Et je sens Mes molaires Mon œdème Pulmonaire Et mon ventre Qui se creuse Quand je rentre Dans la rame Y'a le vent Qui s'engouffre Sur mes pas Ces deux filles Près de moi Là qui pouffent Leur discours Emprunté Elles se parlent Bien trop haut Pas pour elles Pour semer Pour les autres Qui écoutent Pour les âmes Les balcons Et les routes Pour les beaux Qu'ils les aiment Les couillons Qui s'imprègnent De leur grâce Oui elles parlent Pour le jour Et la nuit Pour les bals Et l'ennui L'univers Qui leur sert De miroir On est tous Si serrés Agités De secousses Et pourtant Nos blessures Impuissantes Se repoussent Et jamais Se joindront La matière organique rejoindra Les cailloux, les comètes distendues Sur le ciel dans l'espace Où nos rêves vont s'unir Et se perdre Et cette voix Est-ce la mienne Ou bien celle De ces gens Que j'embrasse Et comment Se fermer Les oreilles À la haine De ces vies Et de soi Mais ce cœur Lui qui aime Je le sais C'est à lui Que je dois De bien voir Dans mon lit Chaque soir Je refais De mon doigt Les contours Et les règles