Paradoxâmes

Paradoxal, quand je lis ce livre et qu'il m'aide à tourner la page

Tu sais, c'est pas facile de rester sage

À une époque où les sentiments sont déchirés, je gratte ce papier

Mais je m'abstiens de décrire toute ma pensée, ça risquerait de vous froisser

Je suis au fond mais je garde la forme

Insister sur le fond et la forme, construire un beau carton

Car pour donner forme à un objet, dessinons-en d'abord le patron...

Alors je trace, je gomme et je retrace

J'essaie de dessiner ma vie mais je ne suis qu'un élève apprenti

Donc je me fais face et je ressasse

J'aimerais dépasser le maître mais j'ai peur de m'y mesurer

J'aurais voulu être grand, pas boire la tasse me sentir petit

Mais l'on peut également être grand par ses actes

Dans les plus durs moments savoir avoir du tact

User des cinq sens de manière judicieuse

Ne pas prêter attention aux sirènes et à leurs voix mélodieuses

Car il ne suffit pas de bien voir pour éviter de se faire avoir

Preuve en est du jeune homme pré-pubère seul dans sa chambre tard le soir

La jeunesse un drôle de laboratoire

Comment synthétiser ses pensées quand on voit la vie en gris ?

Ouvre les yeux, vois les nuances de la synthèse additive

Ils disent voir la vie en rose, sous l'effet de substances addictives

Je ris jaune quand ils commencent à devenir aigris

Alors je peins, j'fais des mélanges et je repeins

Les sentiments se confondants à la manière des couleurs sur une aquarelle

Donc je dis rien mais j'en pense pas moins

Ils se disent sensibles à l'art mais vivent dans des tableaux Excel

Difficile de nager au milieu de tous ces requins

Quand on vit a contre-courant de pensée

Je sais que ce milieu est un panier de crabes mais je leur sers quand même la pince

Car je suis un homme de paix je ne voudrais en offenser

Miroir brisé, quand tu passes en dessous de l'échelle sociale

Reflet des effets de la pauvreté où l'humain devient animal

Comment prétendre marcher dans le droit chemin

Quand tu traces ta route sans suivre aucune règle ?

Les hommes, qui sur leur femme lèvent la main

Sont les mêmes, qui sur les bancs des cours ne levaient pas assez la main

Pendant qu'on pond des gamins attardés le peuple s'en lave les mains

Normal, mesure d'hygiène oblige quand on a du sang sur les mains

Parce qu'il faut pas s'voiler la face on est tous responsables

Ils se prennent pour des rois, assis sur leur bouée gonflable dans leur château de sable

Simplicité de vie, petit j'faisais des pâtés sur la plage pour épater ma mère

Paradoxal, quand les gens se divisent et n'se calculent pas

Ils ont peur de l'au-delà mais vivent dans des relations fantômes

Avoir l'esprit qui saigne, le plus douloureux des hématomes

Une relation sans sincères sentiments ne compte pas

Entassés dans des bars, j'en vois qui noient leur solitude

Ils tournent en rond et demeurent négatifs comme des électrons

Le même taux d'alcool dans le sang toute la semaine c'est rude

Ils perdent tout leur ronds pour finir ronds comme des ballons

J'ai peur d'être dégonflé alors je cours, je respire et je cours

Adrénaline, sueur et volonté

Je poursuis pas mes rêves trop vite ça risquerait de les essouffler

Comme dans un film cliché, j'attends qu'ils viennent me bousculer

Mon cœur est comme le vif d'or, destiné à se faire attraper

Plusieurs dizaines de carats, c'est pas de l'or plaqué

Qu'elle l'attrape ! Que nos deux âmes peignent le plus beau des tableaux

J'apporte la toile, toi le pinceau

T'apportes la peinture, et moi le pot

La seule qui me fasse frissonner quand elle effleure ma peau

Et me fasse oublier ces milieux mettants les nerfs à fleur de peau

Peauradoxal, seul au milieu de toutes ces âmes

Paradoxâme, je cherche mon âme sœur mais c'est pas pour fraterniser