Le Tango Du Départ

Ce ne fut pas très très aimable

De partir comme tu l'as fait

Me laissant tout seul à la table

Sans dire si tu reviendrais

La soirée fut interminable

Le dîner n'en finissait plus

Je restais là inconsolable

Toi, tu n'es jamais revenue

J'ai eu mal au coeur et aux yeux

Je me suis pendu au Cordon bleu

Pas tout à fait, mais j'aurais pu

Par chance j'étais orgueilleux

Peut-être un peu plus qu'amoureux

On ne se sent jamais assez vieux

Pour partir, pour finir, pour mourir

Puis le vent a tassé le sable

Et de peine en tranquillité

J'ai découvert l'immensité

D'une paix indéfinissable

Depuis que tu es partie

Je vis, je revis, je respire à pleine bouche

Depuis que tu es sortie de ma vie

J'ai repris la poésie à sa source

Lorsque le soleil se couche

Je découvre enfin la nuit

Tu n'as pas été très aimable

Et pourtant je t'en remercie

Si les moments désagréables

Portaient toujours semblables fruits

Mais tu te sentiras coupable, je sais

De m'avoir si tant fait souffrir

Et comme tu es charitable

Tu chercheras à revenir

Et tu violeras les jardins

Tu cloueras tes chagrins aux miens

Tu remarieras nos destins

Tu redeviendras ma poupée

Et moi je ré-aimerai

Tu tueras mon intimité

Oublie jusqu'à mes initiales

Oublie de compter jusqu'à deux

Et dis-toi que l'ennuie vaut mieux

Que toutes les vies conjugales

Car depuis que tu es partie

Je vis, je revis, je respire à pleine bouche

Depuis que tu es sortie de ma vie

J'ai repris la poésie à sa source

S'il fallait que tu reviennes

Pour tes joies et pour mes peines

Je t'implorerais, Julienne

De repartir

Merci