Dans les hommes

Et tu n'sauras jamais ce qui le travaillait

Les enfants dans la cour l'occupaient tout entier

Il ouvrait la fenêtre, comme prêt à éclater

Douce, tu le rejoignais, disais : « Viens donc manger »

Il y a trop de mots dans les hommes, dans les hommes

Il y a trop de mots dans les hommes

Et ça ne sortait pas, comme coincé dans les plis du front

Qu'en souriant tu savais patiemment lui ôter

Il te disait : « Toi seule » quand il voulait t'aimer

Et ça suffisait bien, comme le soleil l'été

Il y a trop de mots dans les hommes, dans les hommes

Il y a trop de mots dans les hommes

Dans les maisons tout va dans un cours silencieux

Les bouches sont trop petites et les mots trop nombreux

Pour tenir sous le toit

Quand tu rentrais le soir et que tu l'embrassais

Comme la première fois dans le petit jardin

Tous les cris dans la cour semblaient s'éteindre enfin, et

Tu n'demandais pas mieux qu'il n'avoue jamais rien mais

Il y a trop de mots dans les hommes, dans les hommes

Il y a trop de mots dans les hommes