La pluie

Ouais... Elle glissera sur les tuiles ondulées, son regard s'est vite embrumé On refera Titanic, sa main glissant sur une vitre embuée Quitte à partir en fumée... Ah oui, tomber, laissez-nous Venue du ciel, même la plus belle des gouttes rejoint les égouts Rince à grande eau mes dégoûts, ils ont bon dos mais c'est tout ce qu'il nous reste On ne fera pas l'amour, c'est lui qui nous fait On se repousse tout en s'aimant, se résiste tout en cédant Nous ne sommes pas moins une goutte de pluie qu'un bout d'océan Elle me bouscule innocemment Sur ses joues la pluie se change en minuscules billes de diamant Elle garde intègre mon niveau de spleen Entre en scène, écarte d'un geste mon rideau de pluie Je la vois ignorer les affres du temps Et je me vois dans les flaques, déformé par les assauts du vent Les yeux ébahis, elle m'a pris sur le fait C'en est fini, je ne mettrai plus de ma vie les pieds sur terre J'irai la rejoindre où son cœur demeure Je ne veux pas qu'elle chute et se rabaisse à la hauteur de l'Homme Elle nous conduira où nos peurs se meurent Du moins, aussi loin que la rime et son auteur le peuvent Elle vient du ciel, ça ne valait le coup Elle m'a dit que les étoiles entre elles ne parlaient pas de nous Oui, je la fuis mais elle est partout Elle passera me voir quitte à dévier de son parcours Je la vois tournant, m'assénant le tournis Pas une raison de vivre mais la raison de toute vie Je la vois tournant, tournant, aussi blanche que ma nuit Une cavalière ne m'accordant que la danse de la pluie Je la vois tournant, m'assénant le tournis Pas une raison de vivre mais la raison de toute vie Je la vois tournant, tournant, aussi blanche que ma nuit Une cavalière ne m'accordant que la danse de la pluie Elle s'écoule comme des secondes Envoyée sur terre, elle vient dépoussiérer ce vieux monde Des milliards de gouttes en suspension Le brillant de ses yeux a plus d'éclat que la ceinture d'Orion Elle crée des ponts sur des longs fleuves sombres Elle s'amuse à fractionner les longueurs d'onde Et puis, les ténèbres nous enveloppent d'ombres Elle lui succède si l'orage ou la rancœurs gronde Elle sait qu'il pleut même au sommet des gratte-ciels Qu'on n'ira nulle part tant qu'on ne voudra pas se perdre Avant qu'on m'efface de là Elle met du sens dans mon exil en remplissant mes traces de pas Et si le ciel n'a d'yeux que pour toi J'ai très envie de croire qu'elle ne pleut que pour moi J'en vois s'en protéger Elle m'obsède et le temps m'apprend à l'aimer sans la posséder Ok, d'accord, j'avoue guetter sa venue Car il me tarde de voir briller ma ville et ses avenues Il y a ce qu'elle a polie par le temps Et ce que d'autre essaient de laver par le sang Ayant un penchant pour le démesuré Je ne pouvais être amoureux que d'un symbole Mais il y a des lieux où je ne peux m'aventurer Je m'amuse à rattraper ses gouttes en plein vol Je la vois tournant, m'assénant le tournis Pas une raison de vivre mais la raison de toute vie Je la vois tournant, tournant, aussi blanche que ma nuit Une cavalière ne m'accordant que la danse de la pluie Je la vois tournant, m'assénant le tournis Pas une raison de vivre mais la raison de toute vie Je la vois tournant, tournant, aussi blanche que ma nuit Une cavalière ne m'accordant que la danse de la pluie