C'est pendant les nuits comme celle-là c'est pendant les nuits comme celle-là, chaude, étouffante, collante qu'on était les plus heureux
Le lit défait, les draps froissés, humides de sueur
L'odeur de nos corps qui flottait dans la chambre
Son corps à lui par-dessus le mien Ou en-dessous du mien son menton qu'y levait en jouissant sa gorge offerte dans laquelle il m'arrivait de mordre
Son sang, des fois parce que ça y'arrivait de saigner son sang que je léchais, que je buvais, son sang qui goûtait autant le sel de la sueur que l'sel du sang les petites blessures dans son cou, que j'aimais tant les taches sur les draps ses taches à lui, mes taches à moi
Mes geignements mêlés à ses cris et ses geignements mêlés à mes cris à moi la chambre pleine pleine de touffeurs, de lourdeurs, d'humeurs épicéespis le gros œil rond de la lune qui nous baignait dans son lait
Mon Dieu j'pensais que j'avais pus d'larmes Ça s'en vient Ça y'est, ça coule Ça fait tellement longtemps que c'est pas arrivé
Ah! Laissez-moi pleurer! Ah! Laissez-moi pleurer! Ah sur le bonheur perdu sur le bonheur perdu à jamais