DÉCONNECTÉ

Je m'sens déconnecté de moi-même

Comme si je repoussais mon cœur

Pour ne pas qu'il me malmène mon corps

Et mène mon sort à mes veines

Qu'est-ce que j'ai vécu qui me gêne ?

Comme si je congelais mon heure

Amour ou mort, c'est pas si fort

Je congestionne mes peines

Marathon, fatigue se traine

Visage aride, je force mon âme

Tout est plus long, tout est plus calme

Aucun moment n'est foudroyant

Je suis sur une pente progressive

J'envie l'orage et les tourments

Avec un petit peu plus de vent

Qui tourne les pages et les instants

Quand le soleil brûle le jeu

Et que la pluie inonde les mains

Où simple geste est trop intense

C'est dur et bien mais le cœur blesse

Autant qu'il bat et s'en remet

Intense foi qui ne s'affaisse

Puisque tout le poids de l'ivresse

Permet de connaitre ses plaies

Et de choisir les bons pansements

Que moi, je colle sur les autres

Pendant que j'infecte mon hôte

J'suis pas le seul mais inapte

À recevoir les soins que je capte

Que je laisse loin et qui m'échappent

Sauf quand j'écris et que j'écoute

Les mots, les Juno des amis

Qui brisent mon taux de globules rouges

Qui libèrent mes insomnies

Et laissent enfin gouter la pluie

Entre mes mains qui se délient

Je sens enfin ce qui me touche

Quand je me terre dans les orties

C'est comme mes pores qui se débouchent

Pour ressentir un peu la vie

Que je fantasme sous ma douche

En imaginant que c'est la pluie

Qui coule le long de ma bouche

Je m'sens déconnecté de moi-même

Comme si je repoussais mon cœur

Pour ne pas qu'il me malmène mon corps

Et mène mon sort à mes veines

Qu'est-ce que j'ai vécu qui me gêne ?

Comme si je congelais mon heure

Amour ou mort, c'est pas si fort

Je congestionne mes peines

Je m'sens déconnecté de moi-même

Comme si je repoussais mon cœur

Pour ne pas qu'il me malmène mon corps

Et mène mon sort à mes veines

Qu'est-ce que j'ai vécu qui me gêne ?

Comme si je congelais mon heure

Amour ou mort, c'est pas si fort

Je congestionne mes peines