Les sycomores

J'ai joué comme si c'était Le dernier jeu que l'on jouait Tu as encore tout gâché Tu n'as pas su comment jouer Colombe reine de ce décor Colombe déjà morte Ainsi brûlent les sycomores Le salon s'éteint sous le poids des discordes Sur la table noire, j'accuse ton calme froid Je m'enferme déjà dans la chambre haute Dans ma tour haute, c'est toujours de ma faute Ils se moqueraient de moi, eux là-bas, je sais Le menton relevé d'un 17ème été Tu aurais dû, petit, nous écouter Pas dû si tôt la regarder Colombe reine de ce décor Colombe déjà morte Ainsi brûlent les sycomores Les caresses posées sur mon ventre blanc Ta mine désolée, la cuisine enfumée Tu disais toujours que tu étais plus forte Alors je te laissais gagner pour que l'on joue encore Et quand tu trouvais la prise de mon corps Je t'esquivais sans un effort Tu as encore tout gâché Tu n'as pas su comment jouer Une liste de courses déchirée Écrite à l'encre claire alors que vient l'été Toujours, toujours ces souvenirs froissés Et puis tes mains qui tremblent, qui ne font que trembler Je t'entends encore parler du firmament Moi qui te disais "Pensons à maintenant" Et toi qui pousses au loin tes larmes Vers ce grand arbre souple, vers ce fragile érable Envole mon amour Envole mon amour Colombe reine de ce décor Colombe déjà morte Ainsi brûlent les sycomores