Paris

Paris s'effondre sous le ciel de plomb Il pleut des échos qui creusent le pétrichor Des spectres nous hantent, la vie assaillite Le temps des tireurs; dans la brume, des soupirs L'hiver se ferme dans l'assaut qui arrive Les rues teintes de rouge, la révolte malcompris Pour semer les choses qui se veulent printanières Aucun drapeau ne brûle sans ondoyer Donne moi de quoi tenir C'est la résistance Laisse moi voir le jour mourir Mon coeur n'a d'avenir C'est ta résistance Frères, courage! L'éclat de canons, ça fait écho dans le noir Creusant les rêves, les tranchées comme de toiles Il n'y a personne ici mais il y a quelqu'un La vie, mon amour, n'est qu'une trace dans la nuit Là une étoile qui tombe, autre paradis fuit Pour fendre le fleuve qui a ses eaux rougies Commune de l'enfer, chant de guerre, Montsouris Donne moi de quoi tenir C'est la résistance Laisse moi voir le jour mourir Mon coeur n'a d'avenirs C'est ta résistance Laisse moi voir le jour mourir Donne moi de quoi tenir C'est la résistance Mon coeur verra l'avenir Donne moi ton souvenir C'est ma résistance Courage mes frères Les murs de la ville sont tombés Ils sont entrés Je vous conjure, démons, esprits Venez à mon aide La défense C'est parti Un cri dans l'air Dans les rues de l'hiver La ville assiégée La chanson n'est pas l'œuvre Tiens mon psaume d'actualité Triangle rouge sur les flics Cité infinie Là une étoile qui tombe Dans la brume, des soupirs Barricades, le feu noir Et des combats dans les boulevards Pavé encore chaud Quitée la gare Le train comme toujours en retard Panthéon de tous mes démons Feront légion dans mes fracas J'entre dans la zone Indéfinition Et de la Butte-aux-Cailles jusqu'à Montparnasse La ville en pied de guerre Les forces de l'enfer se ramassent Les chiens aboient Mais on n'arrive pas à les tuer Les corbeaux ne volent plus Mais on n'arrive pas à les manger À l'endroit et à l'envers, je meurs de lassitude Le paradis, c'est l'enfer L'instance, la persistance Le passé me hante Oh mes amours, que je vous hais! Un soupir dans la brume Les choses que nous avons fait nous fracassent Extase, cauchemar, sommeil dans un nid de flammes Le printemps va fleurir avec ta trahison si évidente C'est le tombeau, c'est le feu L'attente tue, je m'en vais Il faut toujours passer l'hiver et tes mensonges clarifiantes Le ciel est rouge, les rues sont noires Les fantômes dansent, et je me noie Donne-moi, donne-moi, donne-moi, donne-moi, donne-moi, donne-moi Je rêvais croisades, républiques sans histoires C'est l'enfer, l'eternelle peine Voyez comme le feu se relève! Me rend difforme, me terrasse La violence tord mes membres Comme j'étouffe J' meurs de soif Archet-livre en main Je brûle comme il faut Va demon! Un autel pour la révolte noire Il fallait que je me fisse voyant, devenir-voyant Langage sommaire La négation comme pouvoir Il fallait dérégler absoluement, complétement tous les sens La Poésie ne rhythmera plus l'action, elle sera en avant Révolution de moeurs De nos belles faces La beauté gris des échecs La vie la mort Et j'en ai marre Ils sont où les voyants? C'est tout perdu Je vous méprise tous De quoi demain? L'avenir me hante Je m'ennuie des couleurs des voyelles Qu'elles soient toutes noires Qu'il n'y ait plus de réel Qu'il n'y ait plus d'hier Qu'il y ait un demain Donne moi de quoi tenir C'est la résistance Laisse moi voir le jour mourir Mon coeur n'a d'avenirs C'est ta résistance Mes frères, courage! Paris s'effondre Mais on lui tient la main C'est notre heure La nuit de l'enfer Le temps des spectres Nous sommes plusieurs La vie, mon amour, n'est qu'une trace Dans la nuit Une étoile qui tombe Hantera l'avenir Nous serons les voyants Nous ferons en sorte Qu'il y ait un demain Donne moi de quoi tenir C'est la résistance Laisse moi voir le jour mourir Mon coeur n'a d'avenirs C'est ta résistance Laisse moi voir le jour mourir Donne moi de quoi tenir C'est la résistance Mon coeur verra l'avenir Donne moi ton souvenir C'est ma résistance