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ИСПОЛНИТЕЛИ
Yves Duteil
Yves Duteil
Ведущий вокал
Gilles Bioteau
Gilles Bioteau
Бас-гитара
Philippe Nadal
Philippe Nadal
Виолончель
David Mirandon
David Mirandon
Ударные инструменты
МУЗЫКА И СЛОВА
Yves Duteil
Yves Duteil
Композитор
ПРОДЮСЕРЫ И ЗВУКОРЕЖИССЕРЫ
Jean-François Raimbault
Jean-François Raimbault
Мастеринг-инженер
Michel Colin
Michel Colin
Инженер звукозаписи

Слова

Je suis un peu ton fils
Et je retrouve en moi
Ta foi dans la justice
Et ta force au combat
Dans ton honneur déchu
Malgré ta peine immense
Tu n'as jamais perdu
Ton amour pour la France
Et s'il ne reste qu'un murmure
Pour te défendre
Par-delà tous les murs
Il faut l'entendre
Je suis un peu ce frère
Qui remue les montagnes
Lorsque tu désespères
Dans ton île en Guyane
Et je souffre avec toi
Des fers que l'on t'a mis
Pour écraser ton âme
Et pour briser ta vie
Mais pourquoi fallait-il
Pour t'envoyer au Diable
Te prendre dans les fils
De ce piège effroyable?
J'ai vu souvent mon père
S'assombrir tout à coup
Quand j'évoquais « l'Affaire »
Comme on disait chez nous
Et j'ai vécu longtemps
Sans rompre ce silence
Comme un secret pesant
Parfois sur la conscience
J'imaginais comment
Des hommes étaient capables
D'arrêter l'innocent
Pour en faire un coupable
Il était alsacien
Français, juif, capitaine
Vivait parmi les siens
À Paris dix-septième
 
Quand un matin d'octobre
On l'accuse, on l'emmène
Vers douze ans de méprise
Et d'opprobre et de haine
Traité plus bas qu'un chien,
Laissé dans l'ignorance
De tous ceux qui sans fin
Luttaient pour sa défense
Courageux, opiniâtres
Jouant parfois leur vie
Sur un coup de théâtre
En s'exposant pour lui
Je suis un peu son fils
Et c'est moi que l'on traîne
Au palais d'injustice
En l'écoutant à peine
Et quand Paris s'enflamme
Alors qu'on l'injurie,
Le coupable pavane
À quatre pas d'ici...
Lucie...
Mon corps est à genoux
Mais mon âme est debout
Un jour je reviendrai
Vers la terre de France
Crier mon innocence
Et retrouver la paix
Ici...
Je n'ai plus rien de toi
Et j'ai peur quelquefois
Que ma raison s'égare
Si je perds la mémoire
Si j'oublie qui je suis
Qui pourra dire alors
À ceux qui m'aiment encore
Que je n'ai pas trahi
Que j'ai toujours porté l'amour de mon pays
Bien plus haut que ma vie
Bien plus haut que la vie...
C'était il y a cent ans
Dreyfus est mort depuis
Mais je porte en chantant
Tout l'espoir de sa vie
Pour la mémoire des jours
Puisqu'en son paradis
On sait depuis toujours
Qu'il n'a jamais trahi
Il n'a jamais trahi
Son cœur ni son pays.
Written by: Yves Duteil
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