Danser

Déjà, bonjour ou bonsoir Je sais pas Prends cinq minutes, juste cinq minutes Faut que j'te parle un truc Pas forcément drôle, pas forcément incroyable Juste une pensée, une dernière Alors, avant que nos vies se consument Comme du papier à cigarette J'vais te parler de moi De ce que j'ai dans la tête Et de cette dernière fête Que j'aimerais que tu vois Alors ouais, ouais Ça peut paraître égoïste Tu peux penser que je parle que de moi J'aime pas parler de moi, non Au contraire, j'aime pas m'étaler J'ai pas envie d'être roi dans un royaume sans foi Ou je n'ai rien mérité ou je n'ai même plus pied Ou j'suis complètement déconnecté Déboussolé, désorienté Ou les pôles de ma vie ne sont plus nord ni sud On me dit d'être fort, mais je titube Pôles gelés, pôles glacés Pôle emploi sous Poliakov Pauvre mère qui sans repère Voit son fils qui perd son père Qui veut plus rien, qui peine qui tient Et elle le retient de passer sous un train Mais je suis seul enfaite Ouais, je suis seul Seul face à moi-même Forêt de haine, océan de larmes Violence sans armes Violence discrète Violence parfaite Les plombs qui pètent Pensées abstraites Sur cette défaite Ouais Ouais cette défaite Ouais, je pense que c'est là que ça s'arrête J'ai plus envie de me prendre la tête Pour rien tout le temps Et cette violence, cette haine Cette souffrance qui m'entraîne Qui me pousse à fumer, à boire À oublier, à plus croire À deux doigts d'être alcoolique Ouais, j'en perds des acolytes Mais j'ai plus besoin d'une accolade Pour comprendre que ma vision reste atypique Mais au contraire j'ai pas envie de rester assis À attendre que se finisse ma vie Les bras ballants, le regard infini Alors, je prie ouais Ouais, je prie, je prie pour m'en aller Je prie pour qu'on m'oublie Je prie y arriver Pour enlever ce putain de sourire Tu sais J'suis comme ça Je rigole Je fais des blagues qui me font pas rire moi-même Je feins Je joue un rôle Mais crois-moi Crois-moi que j'ai pas attendu de virus Pour porter un putain de masque Alors ouais Ouais si aujourd'hui, j'ai la haine Car oui j'te le dis Mon être n'est que colère Violence et destruction Souffrance et déception Méfiance et suspicion Défiance et addiction Mais j'ai la haine Ouais, j'ai la haine contre cette injustice Les accidents, le cancer, la pauvreté, la maladie La souffrance mentale Hè, c'est tabou ouais Mais aujourd'hui, j'ose J'ose le dire La maladie mentale Un sujet délicat en société Mais faut en parler Faut en parler d'accord Alors avant que tout s'éteigne Que tout s'arrête Que je retourne plonger dans le noir Que je reperde tout cet espoir Que j'oublierai même d'y croire Je veux chuchoter Je veux parler, je veux dire, je veux hausser la voix J'veux crier, j'veux clamer, j'veux hurler Hurler jusqu'à me casser la voix Hurler à réveiller cette putain de croix Hurler avant de perdre ce putain de combat Car oui, je perds Peu à peu Et ça va s'arrêter, je le sais Et c'est prévu Mais comme j'aime le dire souvent À défaut d'aimer la vie J'ai aimé les gens Beaucoup de gens Et j'aimerais leur dire au revoir Qu'on leur dise au revoir tous ensemble Et qu'on attende les dernières lueurs du jour Pour partir loin et ne jamais revenir Docteur Docteur, faut que vous fassiez quelque chose pour moi Là c'est trop Alors, filez-moi n'importe quoi J'en sais rien Faite votre devoir de magicien Mais donnez-moi de quoi m'éteindre Car mon quotidien, il faudrait peindre Et ces voix, il faudrait taire Qu'on ne les entende plus jamais geindre Alors, allez y Xanax Valium tercian Ce soir la bouche en sang Continuera de cracher ces molards Liées sans doute aux poumons noirs Aux dents jaunies et au foie abîmé Mais il me reste des souvenirs à faire Avant d'être enterré six pieds sous terre Et même si je prie pour pas rester Pour jamais me réveiller Cette larme sur la joue de ma mère M'incite néanmoins à rester juste quelques jours Quelques heures, quelques minutes Alors, je repousse toujours Et c'est comme ça que je survis Même si c'est perdu d'avance Même si j'ai pas vraiment de chance Même si je sais plus à quoi je pense J'aimerais qu'on s'accorde une dernière danse Ouais une dernière danse Qu'on danse, qu'on danse avec le diable, avec la mort Qu'on monte sur les tables Qu'on bouge nos corps Qu'on lâche nos âmes Qu'on vive nos torts Ouais, ouais qu'on danse Qu'on danse avec le diable, avec la mort Qu'on monte sur les tables Qu'on bouge nos corps Qu'on lâche nos âmes Qu'on vive nos torts, ouais Ouais qu'on danse Qu'on danse avec le diable, avec la mort Qu'on monte sur les tables Qu'on bouge nos corps Qu'on lâche nos âmes Qu'on vive nos torts Ouais qu'on danse Qu'on danse avec le diable, avec la mort Qu'on monte sur les tables Qu'on bouge nos corps Qu'on lâche nos âmes Qu'on vive nos torts Ouais qu'on danse, qu'on danse, qu'on danse Qu'à la fin de la matinée qu'on croise les doigts Pour plus jamais se réveiller