Credits
PERFORMING ARTISTS
Orphe
Performer
COMPOSITION & LYRICS
Orphe
Songwriter
Lyrics
(orphÉ)
J'me revois dans l'entrée de l'appartement
Il est tôt, encore petit, et j'mets déjà une plombe à faire mes lacets
Pourtant, j'ai l'audace de chanter "Tout le monde se presse"
Malgré cette habitude de retard, je finirai par me pointer avec de l'avance en CP
Après quelques années dans la capitale, on bouge en famille vers le 35, c'est plus habitable
Nouvelle ville, nouveaux amis, le foot et bientôt la musique accompagnent mes journées à l'école d'en bas
Les anniv' de 14 à 17, sorties en famille au cinéma ou en bord de mer, dont on se lassera d'ailleurs bien vite avec ma sœur
Au fil des Noël et des mois de mai, la maison se remplit d'instruments de musique
C'est beau et réconfortant
J'apprends à lire, écrire, compter ; j'apprends le solfège et les percussions
Tout va pour le mieux
Enfant, on conscientise beaucoup moins ce que l'on vit
Les journées s'enchaînent, tout paraît long, puis...
À partir d'un certain âge, on se rend compte par à-coups que le temps est passé
Parce qu'on peut être dans l'instant présent mais, dès qu'il se finit, on ne se le remémore pas assez et on vit directement un autre instant
Tous les souvenirs s'accumulent et ressortent en une boule de nostalgie, dès lors plus impressionnante et difficile à accepter
Tout ça, c'est loin
J'ferme les yeux
J'les rouvre on est déjà demain
Déjà demain
Tout ça, c'est loin
Les souvenirs s'entassent dans un coin
Et le temps passe, le temps passe
Tellement que j'vieillis pendant ce refrain
Tout ça c'est loin, tout ça c'est loin
Déjà demain, on est déjà demain
Tout ça c'est loin, tout ça c'est loin
Déjà demain, on est déjà demain
Début de collège encore influencé par l'école primaire
Les pains au chocolat de la boulangerie d'en bas, les cookies, bonbons en tous genres
Julia m'a dit qu'elle comptait toujours son argent en sucettes tache-langue
Ça donne l'impression d'être plus riche
Les premiers téléphones ; Subway Surfers, Geometry Dash, Clash Royale !
Une ambiance parfois électrique, quelques bagarres...
Mal à l'aise dans nos corps, l'esprit a du mal à s'imposer
Peu de personnalité et, plus que jamais, le règne de l'effet de groupe
Mais on finit par s'en sortir
Puis on rentre au lycée, après cet été savoureux où on a goûté les premières sorties seul.e.s, le début d'une indépendance
Un kebab face à la mer
Les glaces, les casinos, l'ambiance touristique
Nous et nos discussions, naïves mais pleines d'espoir
Une amitié forte, qui a changé depuis mais, les souvenirs ne perdent pas de leur valeur
L'époque du confinement ; encore une découverte
Une ambiance différente, difficile pour certains, inspirante pour d'autres
Le Soleil vu de l'intérieur, les visio' ; plus de libertés, paradoxalement
C'est aussi les premières expériences en manif'
Quelques voyages à l'étranger
La formation de plusieurs groupes de potes soudé.e.s
Mes débuts dans le rap
L'entrée en études sup'
La naissance de plein d'autres liens qui comptent tout autant
Une histoire d'amour et...
J'pourrais te raconter encore tellement d'anecdotes
Mais le morceau serait si long !
Faut en garder pour la suite
Alors je me réfugie dans les boucles de la prod
Pour échapper à l'éphémère, croire qu'on peut sortir de cette course vers une fin inévitable
Créer des cycles, avoir l'illusion de côtoyer l'infini car, tu sais, chaque instant est unique
À peine tu vis une seconde, elle est passée
Tout ça, c'est loin
J'ferme les yeux
J'les rouvre on est déjà demain
Déjà demain
Tout ça, c'est loin
Les souvenirs s'entassent dans un coin
Et le temps passe, le temps passe
Tellement que j'vieillis pendant ce refrain
Tout ça c'est loin, tout ça c'est loin
Déjà demain, on est déjà demain
Tout ça c'est loin, tout ça c'est loin
Déjà demain, on est déjà demain
Profite de ta jeunesse tant qu'il est encore temps
N'aie pas hâte de devenir plus âgé
Maintenant que je suis censé devenir adulte, petit à petit, je me rends compte que j'le serai jamais vraiment
J'aurai toujours l'impression d'être jeune, et que les autres aussi, bien qu'un peu moins que moi
Written by: Orphe