Il faudrait

Il faudrait une vie parfaite

Et rester silencieux

Pour un jour peut-être

Consoler les envieux

Vous contenter des restes

Et ne pas demander mieux

Pour esquiver de funestes

Tristes sires baveux

Il faudrait être d'aucune quête

Brasser de l'air, fermer les yeux

Pour que sommeille la bête

Jalouse insatiable en eux

Et se faire excuser sans cesse

De ne pas être de ceux

Dont la bassesse des caresses

Calment les loosers envieux

Fuyez l'aigreur

Quitte à rendre le bonheur

Recracher l'amertume

À la gueule de la rancune

Fuyez l'aigreur

Quitte à rendre de bon cœur

Les médailles et le prestige

Et la gifle que l'on vous inflige

Il faudrait être dans le troupeau

Et ne jamais lever la tête

Au risque de se faire trouer la peau

Et de finir en miettes

Voyez les perdants envieux

La bouche ouverte, aphteuse

Salir jusqu'au dernier repli

Le moindre élan de poésie

Voyez des macaques enragés

À la morale boueuse

Obèses de jalousie, affamés

De vies sentimentales périlleuses

Fuyez l'aigreur

Quitte à rendre le bonheur

Recracher l'amertume

À la gueule de la rancune

Fuyez l'aigreur

Quitte à rendre de bon cœur

Les médailles et le prestige

Et La gifle que l'on vous inflige

Fuyez l'aigreur

Fuyez l'aigreur