Betty

Heureusement, il y a certains soirs Où elle rit, la joue contre la vitre À regarder les étoiles en clignant des yeux Alors, Betty rentre dans son rêve Assise nue, sous un arbre, comme Ève Tous les jours sont les miroirs des jours d'avant Sans changement, inexorablement Elle, elle compte les minutes, immobile et belle statue Betty rentre dans son rêve Betty un sourire béat sur les lèvres Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre Parfois, elle erre dans les rues du bled Aucun regard n'arrive à croiser ses mirettes Elle, elle attend doucement que le soir revienne Alors, Betty rentre dans son rêve Assise nue, sous un arbre, comme Ève Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre Chez elle, sa main glisse le long du mur En progressant doucement, fissure après fissure Dans la chambre, elle ronronne Elle marmonne, telle une luciole Betty rentre dans son rêve Betty un sourire béat sur les lèvres Attendre un jour le prince charmant d'amour Devant les lettres et les factures qui traînent Et en décor, la peluche inoubliable Et la photo d'elle, petite, avec son bib Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par ci, par terre Betty décline au fil du temps qui passe Elle se frotte la joue, penchée devant la glace Elle sourit, même s'il est temps que tout s'efface Betty rentre dans son rêve Assise nue, sous un arbre, comme Ève Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre Betty n'a rien à dire, Betty n'a rien à faire Que de compter des miettes par-ci, par terre