L'Impossible abîme

D'avance, on prennait son billet retour en allant chez elle Les romans sont quelques fois ces fonds cruels, un pont sur l'abîme D'avance, l'aventure empruntait des chemins de bagatelle En passant par les quais d'un paris sans rappel, virée volatile D'avance, elle portait dans ses yeux l'impossible soleil Le coeur abîmé, caché sous les dentelles, fragiles héroïne D'avance, le voyageur, inquiet, comprennait qu'il se déstine À faire passer le temps, pour autant est-ce un crime de tuer l'abîme? Il faudra du temps, pour guerir les blueus océan D'avance personne, ne peut forcer les absents Qui se cachent, en attendant que passe, l'invisible abîme Qui se lassent, quand d'autres s'attachent, à l'impossible abîme L'impossible abîme D'avance, elle fanera intrépide, devant l'aube qui se pointe Elle fuira la mémoire en censurant l'étreinte, lubie de l'abile D'avance, il sentira le vide, elle dort mieux de profil De l'autre côté, des vagues dans les pupilles, étranges et intimes D'avance, elle sent toujours ce goût d'amour artificiel Les aventures ont parfois ce goût mortel, couleur carabine D'avance, il mettra son manteau pendant que le café coule Elle fermera la porte, il retrouvera la foule en portant l'abîme Qu'elle lui a mis dedans, les vagues des blueus océan D'avance personne, ne pourra forcer les absents Qui se cachent, en attendant que passe, l'indicible abîme Qui se lassent, quand d'autres s'attachent, à l'impossible abîme L'impossible abîme L'impossible sublime Fin.