Le temps s'effile

Pourquoi le chêne perce t'il au printemps

Pourquoi l'épi de blé mûrit-il aux feux de l'été

Et la vigne sous la rosée des doux matins de l'automne

Les arbres s'endorment dans la nuit de l'hiver?

Et le temps s'efface, le temps, le temps d'un espace

Le temps se tasse, et la vie se lasse, et la vie s'ennuie et supplie

De fil en fil, la vie fragile

Quand le temps d'une absence, quand la vie s'avance

Crie le silence, alors la vie panse les plaies des offenses du temps

Et la vie se passe, et le temps s'effile

Pourquoi la rose s'ouvre-t-elle au printemps

La lavande se pavane fièrement aux lumières de l'été

Et le cèpe se régale des douces fraicheurs de l'automne

Les arbres se blottissent quand vient l'hiver?

Et le temps s'efface, le temps, le temps d'un espace

Le temps se tasse, et la vie se lasse, et la vie s'ennuie et supplie

De fil en fil, la vie fragile

Quand le temps d'une absence, quand la vie s'avance

Crie le silence, alors la vie panse les plaies des offenses du temps

Et la vie se passe, et le temps s'effile

Le cerisier resplendit, la pâquerette s'offre aux vents

Le coquelicot rayonne et l'oeillet se donne aux couleurs de l'été

La colchique s'annonce quand la chrysanthème se fait belle

Les forêts se déshabillent, se dénudent dans la nuit de l'hiver

Le temps s'accroche, autour d'une croche

Et sonnent les cloches, et la vie s'effiloche

Le temps d'une croche, le temps défile

Quand sonnent les cloches, la vie s'effile

Et la vie revient