Libre fumeur

Je fumais à la bouche de métro. La tête embuée dans mes pensées, je regardais les gens passer

Au rythme effréné de l'aiguille du trotteur, qui me faisait signe qu'il était temps de finir de la

Griller Mais la fumée de cigarette additionnée à mon air embué, mon esprit ébahi par tant

De gris ne se laissa pas attirer par le rouge trotteur. Trop d'heures avais-je passé à griller mes

Poumons pour dissiper cette poudre de temps

Une petite taffe avant la baffe du taf

A l'entrée de la bouche de métro, je fumais, la tête dans le brouillard je contemplais les

Fourmis de St Lézard se frayer un chemin. Mines blafardes, un vrai cafard d'hommes !

Tout ceci je le connaissais par cœur, chaque jour à cette heure, je fumais

La tête embrouillée, je félicitais les braves cyclistes ou les maudissais de tant de courage

Je grillais encore un peu mes poumons pour tuer le temps d'attente qui me séparait de ma

Place à quai, à celle que je n'aurais probablement pas dans le prochain métro qui allait se

Pointer. Mes pensées enfumées ne distinguaient plus les aiguilles du temps. Je profitais

Simplement qu'on soit le matin pour laisser bailler mon esprit, prier qu'on me laisse encore

Paisible, sans cible, errer à mes vétilles, tranquillement

M'en voulez pas, j'aime bien quand le matin il ne se passe rien

Juste une petite taffe avant la baffe du taf

Je fumais à la bouche du métro

Mes yeux rieurs regardaient cette vapeur virevolter et redessiner la vérité de mes pensées

Rêver encore un peu, consciemment cette fois, se sentir ivre d'être encore un peu libre d'être

Différent des fourmis qui gravitent trop vite pour nous

Encore une petite taffe avant la baffe du taf

J'inspirai une dernière dose de goudron, puis lorsque les portes s'ouvrirent, comme chaque

Matin, je levai ma bouche pour regarder s'échapper cette bouffée de fumée souffler ce rêve

De liberté au-dessus du métro