Listen to La fin de leur monde by IAM

La fin de leur monde

IAM

Hip-Hop/Rap

Lyrics

Regarde ma Terre en pleurs, mais les choses ici prennent une telle ampleur Les fils partent avant les pères, y a trop de mères en sueur Quand les fusils de la bêtise chantent le même air en cœur Le mangeur d'âme à chaque repas s'abreuve de nos rancœurs J'l'entends toutes les nuits, las des fantômes qui la hantent Las de leurs complaintes, tellement que des fois elle en tremble Par le sang de la haine, constamment ensemencée, au pas cadencé Quand c'dernier chasse le vent hors des plaines Rien n'a changé depuis "Où je vis" Juifs, catholiques, musulmans, noirs ou blancs Fermez vos gueules, vous faîtes bien trop de bruit Comme ces orages dont l'eau se mêle à nos larmes et leurs chocs Sur l'sol aride dont l'uranium a volé l'âme J'veux pas d'une ville aux cimetières plus grands qu'la surface habitable Même si i'paraît que d'l'autre coté tout est plus calme, plus stable J'veux pas qu'après l'jour J, les survivants survivent sous l'néon Trop proches du néant, car le soleil les prive de rayons Les artères pleines d'amer comme un caddy au Géant On charge, on charge, à la sortie c'est tout dans les dents J'crois que c'est dans l'ère du temps, chacun cherche son bouc émissaire Ouais, d'une simple vie ratée à l'envoi d'une bombe nucléaire L'amour manque d'air dans leur monde, nous on suffoque, tout c'qu'on supporte Ça pressurise, et c'est les psys qui vont exorciser Que quelqu'un me dise si j'ai des chances de voir enfin la paix exigée Qu'un jour les abrutis s'instruisent Perché sur ma plume, j'attends c'moment observe ce bordel De petites flammes montées au ciel, pour elle j'ai saigné c'gospel Héra s'barre à tire d'ailes, lasse de la sève qu'on tire d'elle On clame tous qu'on l'aime, mais aucun de nous n'est fidèle Jalousie et convoitise se roulent de grosses pelles Quand les problèmes viennent, on règle ça à coup de grosses pêches Et pendant c'temps là, certains amassent des sous par grosses bennes Devine qui est c'qui creuse mais avec des plus grosses pelles Quand est-c'qu'on y arrive, là où l'bonheur désaltère Où l'futur se construit, sans cris, sans mecs à terre Ni de centrale en fuite, rien sur le compteur Geiger Et finalement conscient qu'ici, on est que locataires Tu parles d'une location, regarde un peu c'qu'on en a fait Quand l'Vieux fera l'état des lieux, on fera une croix sur la caution On aurait dû le rendre comme on nous l'a donné Clean, sans tâche, et innocent comme un nouveau né Seulement les nôtres meurent de faim en Afrique Et y a pas assez de fric pour eux, alors la dalle faudra la tempérer Les hommes tombent sous les rafales racistes Mais on peut rien pour eux, alors les balles faudra les éviter Le cul devant la télé, occupés à rêver Le doigt posé sur la commande, on se sent exister On râle, on gueule, on vote, espérant qu'ça va changer Mais dresse tes barricades et tu les verras tous hésiter Garni d'incompréhension et de stèles géantes Le globe rêve de compassion et de bourgeons renaissant sur ses branches Les mêmes qu'on laissera crever un soir de décembre, dans le silence Juste un bout de carton pour s'étendre "Tout l'monde a ses chances", de quelle planète vient celui qu'a dit ça Un homme politique, je crois en live de Bora Bora Pendant que les foyers subissent, façon Tora Tora Mais bon c'est bien trop bas, alors forcément il ne nous voit pas "Parole, parole, parole", ils ont promis monts et merveilles Mais les merveilles se sont envolées Il reste que des monts, mais c'est raide à grimper Et au sommet, y a que des démons en costumes cendrés Et en bas, c'est les jeux du cirque "César Avé" Parce qu'on va s'faire bouffer par des fauves qu'ils ont dressés On note une sévère chute de sang sur la map, une montée d'or noir Un jour on payera cher pour une bouffée d'air pur Ici c'est chacun sa culture, chacun son racisme Seulement sur fond blanc, c'est le noir qui reste la meilleure cible Les temps changent c'est sûr, mais y a toujours des irascibles Ils ont le bonjour d'Henry, d'Arron, Mormeck et Zinédine À l'heure où les gens dînent, y en a encore trop qui cherchent Pour eux pas de huit pièces, ils crèchent au parking, tout le monde s'en indigne Ça dévalue le quartier, ça effraie mémé Et on sait bien ce que mémé va voter Du haut de leurs tours de biz', droites comme la tour de Pise Jumelles sur le pif, ils fractionnent, divisent à leur guise On s'étonne ensuite que ça finisse en fratricide Car tout c'qui compte c'est d'gonfler les commandes de missiles Vive la démocratie, celle qui brandit la matraque Face à des pacifistes, t'es pas d'accord, on te frappe Multirécidivistes, c'est jamais ceux-là qu'on traque Ils vivent en haut des listes et mettent leurs tronches sur les tracts Ce monde agonise, vu c'qu'on y fait, c'était prévisible Comme la goutte sur le front, dès que la merde se profile Mais la peur atrophie les cœurs, peur de tout c'qu'on connaît pas Alors on s'barde de préjugés débiles De partout les extrêmes dominent, en prime time À chaque fois qu'ils déciment une famille Et bien avant ces régions où sévit la famine Image trop crue pour un beauf devant sa viande trop cuite Lui qui croyait qu'l'euro ferait beaucoup d'heureux Pour les vacances faudra attendre un peu ou gagner aux jeux Mais là c'est pas trop l'heure, demain très tôt y a le taff Comprend ce monde va trop vite, aucune chance qu'on le rattrape Sur la route des principes, ils ont mis des pièges à loups Des gilets dynamites, et des scuds y en a un peu partout Faudra faire gaffe aux mines, aux puits d'où la mort s'écoule Il a beau être vif, mais à la longue il évitera pas tout Et un d'ces quatre il finira par tomber J'espère qu'il y a aura quelqu'un pour aider le prochain à s'relever J'espère qu'il sera pas comme le notre, aigri et crevé Et j'espère surtout qu'celui-là essayera pas d'se faire sauter Tu sais, on vit dans la télé, le globe s'est fêlé Ils servent de l'emballé mais en vrai c'est la mêlée On s'prend à espérer de choses simples Mais leur fabrique à peur s'est mise en branle, tout ça pour les dérégler Cris sans cicatrices, terreur dans la matrice Ils disent qu'une vie vaut plus à New York, Paris, Londres ou Madrid Alors c'est comme ça une échelle dans la peine On aime ces catastrophes quand des gens manquent à l'appel Surtout s'ils nous ressemblent, on les filme à la morgue Et nous dans les sofas content d'échapper à la mort Il reste dans les cœurs anomalie appelée peur Et grâce à ça de toutes parts ils ont recours à la force C'est une révolution, cette fois elle est de droite Voilà pourquoi le chantage à l'emploi dans plein de boîtes Voilà pourquoi ils veulent à tout prix implanter la croix Et face à la télé souvent on les croit dans leur droit Ils disent c'est humanitaire Mais ils niquent les mers et la terre pour chaque écart c'est la guerre Si l'quotidien est précaire C'est qu'ils nous dressent à être délétères et se contenter de joies éphémères Si l'Afrique est en colère, c'est parce que les trusts la pillent Seuls les généraux corrompus coopèrent et jouent des vies au poker Est-ce que la rancœur et le désir d'revanche est tout ce qu'on leur a offert On parle du droit des femmes quand leur mari les frappent Avec des clichés religieux sortis tout droit des fables Comme si ici elles étaient bien depuis le Moyen-Âge Mais c'est en 46 que s'est ouverte une nouvelle page Maintenant elles nous valent, on dit dans les ouvrages Pourquoi elles touchent moins de pognon à compétences égales Pourquoi elles seraient moins faites pour être responsables Alors qu'elles nous ont tous torché le cul nu dans le sable On force sur la boisson, parie sur les canassons Mais la réalité, c'est qu'ils nous font bouffer du poison Et dans l'hôtel du bonheur beaucoup font la valise L'espoir tué par des fanatiques libéralistes Pas d'bombes sales, ni de grosses salves La stratégie est simple, ils exploitent et ils affament Quand on les voit à la télé ces cons ont l'air affables Mais l'monde est à genoux quand ces bandits sont dix à table Des comptes sous faux noms Ils prétendent agir au nom de la liberté, mais c'est la monarchie du pognon La France et les States par factions interposées Se livrent une guerre en Afrique, et tu veux rester posé Freedom par-ci, démocratie par-là Mais j'ai maté sous la table et j'ai vu qu'c'était qu'des palabres La vraie mafia, non la cherche pas en Calabre, ni dans c'bled Où dans les quartiers pauvres, à 40 ans on tombe malade À fumer du mauvais tabac et manger d'la merde Où le xanax fait un tabac avec l'alcool fort Les rues deviennent des grosses forges Et le métal y est commun monté sur grosses crosses La violence au quotidien d'tant d'gosses pauvres Et moi j'attends l'apocalypse après cette apostrophe J'en ai marre de tous ces mensonges qu'ils colportent Pour les servir, dans de nombreux cas il y a mort d'hommes Tous terroristes, j'entends leurs théories Vanter le sacrifice pour des principes c'est horrible Les mômes survivent nourris à l'eau et au riz Pendant qu'leur pouf s'baladent à Aspen ou St-Moritz La flore crame, la faune canne Dit, c'était des barbus qui lâchaient l'agent orange Sur le nord Viêt Nam, nah, c'était les boys Mais qui peut m'indiquer la justesse d'une cause En partant de là, chacun écrit ses droits Désolé j'trouve aucune excuse à Hiroshima On peint l'Histoire comme on colorie vite une image Et peu importe qui s'fait tuer, chaque fois je le vis mal On croit en nos gendarmes qui servent et nous protègent Du moins, est-ce au Rwanda quand ils jouent du lance-roquettes Pour placer le pantin qui conviendra à la France Une casserole de plus au ministère de la défense Ils s'crêpent le chignon, au fond ils sont ignobles Sur la conscience des députés y'en a plus d'un million Quand ils faut des aiguilles, nos politiques ont des chignoles Défilent sur des chars le 14 ils se pignolent Au son de la marseillaise et d'une imagerie guerrière Qu'ils veulent tranquillement refiler aux élèves De leur appart dans le 16, on voit un tableau différent Ils disent croire en Dieu mais croient en c'qu'ils possèdent Ils trouvent même pas un corps dans les ruines du World Trade Mais sortent des débris le passeport d'Mohamed J'peux plus exprimer combien on trouve ça grotesque Tu comprends pourquoi c'est le désert dans les bibliothèques Au collège de la vie, ils jouent les profs d'histoire Et abreuvent le quotidien de milles sornettes illusoires On a bâti une forteresse, l'a nommé Alamut Coincés physiquement entre garde à vue et garde à vous Compte tenu de la pression patriotique J'admire les gens de gauche en Israël, en Amérique Est-ce qu'on vaut mieux en France, désolé si j'insiste Mais regardons nous franchement on est aussi racistes Ensuite on vend d'la liberté au marché public Putain le drame avec les valeurs de la république La République, elle passe ses week-end en régate Puis s'prostitue de toutes parts pour un Airbus ou une frégate Elle exécute dans une grotte des opposants kanaks Et mange à table avec des gars style Giancana Puis explose le Rainbow Warrior Et dessine les frontières du tiers-monde à la terrasse du Marriott Sponsorise les fanatiques aux quatre coins du monde Les entraîne au combat et manipuler les bombes Le collier casse, ces cons échappent à tout contrôle Et quand ils mordent la main du maître alors on crie aux monstres Ils discutent notre futur autour d'un pichet Pour notre sécurité zarma, ils veulent nous ficher C'est la France de derrière les stores Et j'en ai marre de m'faire gruger par des tronches de dispensés de sport J'me bats pas pour la porsche mais pour un meilleur monde Avec mes petits bras Souvent à cette époque où la terreur gronde Où la frayeur monte, j'travaille sur moi chaque seconde pour être un meilleur homme On vit en ces temps où dans un taudis d'Paris 36 gosses meurent brûlés vifs quand les demandes en HLM dorment Depuis des années dans les archives Alors qu'des employés de la mairie en obtiennent avec terrasse et parking T'appelle pas ça du racisme Après ils pleurent quand perdus on revient aux racines Ils ont caricaturé nos discours radicaux Et l'ont résumés par "wesh wesh" ou "yo yo" Nous, complexés, si peu sûrs de soi On s'interpelle entre nous, comme rital, rebeu ou renoi Chaque jour, la grande ville resserre l'étreinte Et tu peux voir les noms des nôtres évaporés, écrits sur des trains Ma vie, un mic, une mixette, loin des ambitions De qui sera élu président en 2007 J'adore ce moment où ils dévoilent le minois De qui devra tailler des pipes monumentales aux chinois À défaut d'argent putain, donnons du temps Dans nos bouches le mot liberté devient insultant Car c'est les soldats qui l'portent et non plus l'vent Comme si le monde était rempli de cruels sultans Mécontent des schémas qu'on nous propose Je cultive maintenant les roses dans mon microcosme Mesure les dégâts minimes que mon micro cause Ça ne peut qu'aller mieux alors j'attends la fin de leur monde
Writer(s): Philippe Tristan Fragione, Geoffroy Mussard Lyrics powered by www.musixmatch.com
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