J'ai froid dans mes cheveux-eux-eux
Ma vie est oppressée
Et ton nom tout à coup-oup-oup
S'échappe de mon cœur
Quand je ne te vois pas, le temps m'accable, et l'heure
À je ne sais quels poids impossibles à porter
Je sens languir mon cœur, qui cherche à me quitter
Et ma tête se pense, et je souffre et je pleure
Quand ta voix saisissante atteint mon souvenir
Je tressaille, j'écoute et j'espère, immobile
Et l'on dirait que Dieu touche un roseau débile
Et moi, tout moi, répond "Dieu, faites-le venir"
J'ai froid dans mes cheveux
Ma vie est oppressée
Et ton nom tout à coup
S'échappe de mon cœur
Quand c'est toi-même, enfin, quand j'ai cessé d'attendre
Tremblante, je me sauve en te tendant les bras
Je n'ose te parler et j'ai peur de t'entendre
Mais tu ne cherches mon âme et toi seul l'obtiendras
Suis-je une sœur tardive, à tes vœux accordée?
Es-tu l'ombre promise à mes timides pas?
Mais je me sens frémir, moi, ta sœur quelle idée
Toi, mon frère, ô terreur, dis que tu ne l'es pas
J'ai froid dans mes cheveux
Ma vie est oppressée
Et ton nom tout à coup
S'échappe de mon cœur
J'ai froid dans mes cheveux
Ma vie est oppressée
Et ton nom tout à coup
S'échappe de mon cœur
