Le bonheur conjugal

On s'est connu En allant voir Gilbert Bécaud C'est des frissons pleins la peau Qu'on en est revenu moi, j'ai pensé Qu'entre la chaleur de son corps Et la chaleur de mon corps Ça pourrait chauffer Jusque-là rien d'anormal, nul ne le contestera Le bonheur conjugal nous tendait les bras On s'était dit Qu'entre ses parents hystériques et mes parents alcooliques Ça pourrait coller, on a pensé Qu'sa frangine sortant d'une maison et mon petit frère, de prison Ça pouvait gazer Jusque-là rien d'anormal, nul ne le contestera Le bonheur conjugal nous tendait les bras Je m'réjouis Son parfum d'ail me plut autant que la couleur de ses dents Un peu vert-de-gris, son teint blafard Était pour sûr un don des cieux, ainsi qu'ses yeux chassieux Pas besoin de fard Jusque-là rien d'anormal, nul ne le contestera Le bonheur conjugal nous tendait les bras Or les copains Sûrement jaloux qu'j'ai eu du flair, ont prétendu que son père Me refusait sa main, mais halte-là Ne nous laissons point abuser, il pouvait pas m'la refuser Elle n'en avait pas Jusque-là rien d'anormal, nul ne le contestera Le bonheur conjugal nous tendait les bras Comble de joie Elle avait une jambe d'bois du côté gauche, par bonheur Moi, du côté droit, j'étais joyeux Sa famille n'avait pas d'maison, la mienne couchait sous les ponts C'était merveilleux Jusque-là rien d'anormal, nul ne le contestera Le bonheur conjugal nous tendait les bras Seulement voilà Elle faisait des fautes de français, personnellement, ça m'gênait J'ai l'certificat pour qu'au grand jour Dans une conversation d'amour, elle me sortit tout de go J'aime les haricots C'était vraiment pas normal, nul ne le contestera Et ce trou cervical venait me couper les bras J'ai rompu mes fiançailles, mais le remords me tenaille Car pour moi l'idéal, c'est le bonheur conjugal