Credits
PERFORMING ARTISTS
Thomas Hellman
Lead Vocals
Olaf Gundel
Piano
Cédric Dind-Lavoie
Double Bass
COMPOSITION & LYRICS
Thomas Hellman
Songwriter
PRODUCTION & ENGINEERING
Marc Theriault
Mastering Engineer
Lyrics
Un jour, Zeus, le roi des dieux, tomba amoureux
d'une déesse qui ne ressemblait à aucune autre.
D'habitude les déesses avaient des corps et des visages parfaits,
figés dans un état d'éternelle jeunesse qui reflète la perfection divine
Mais la déesse que Zeus courtisait maintenant
avait des rides aux coins des yeux,
et des longs cheveux gris, tressés de perles.
Sa beauté était celle d'une femme mûre.
Elle avait les yeux noirs et étincelants,
profonds comme la nuit étoilée.
Elle n'avait peut-être pas la beauté d'Aphrodite,
mais elle avait un autre pouvoir tout aussi envoûtant :
Elle se souvenait de tout,
de toutes les histoires depuis les origines du monde.
C'était Mnémosyne,
déesse de la mémoire.
Fille de Gaïa la terre et Ouranos le ciel,
Mnémosyne est apparue au tout début de l'histoire de la création,
au moment où se déployaient l'espace et le temps.
C'est elle qui inventa un mot pour chaque chose,
et créa les langues de la terre.
Mnémosyne,
gardienne des histoires et des chansons.
Zeus courtisait inlassablement Mnémosyne,
mais Mnémosyne ne voulait rien savoir de lui,
Elle était sage,
elle voulait éviter les problèmes que rencontrent celles
qui s'unissent au roi des dieux.
Elle voulait surtout éviter la colère de Héra,
la femme de Zeus,
toujours jalouse,
Elle n'hésitait pas à punir les maîtresses de son mari
et les enfants qui naissaient de leur union illégitime.
Alors, un jour,
Zeus se transforma en un beau et jeune berger.
Il frappa à la porte de Mnémosyne
Elle ouvrit ses portes et l'accueillit chez elle,
dans sa petite maison, loin de tout
Le roi des dieux fut si fasciné, qu'il en oublia l'Olympe
et resta auprès de Mnémosyne pendant neuf jours et neuf nuits.
Un an plus tard, Mnémosyne accoucha de neuf filles,
qui avaient, chacune, un pouvoir unique.
C'était les muses, les déesses de l'inspiration.
Il y avait la muse de la littérature et de la poésie,
La muse du théâtre, comique ou tragédie
La muse de la musique, du chant et de la danse
La muse de l'histoire et la muse des sciences
Les neufs musent, puissantes gardiennes des arts
Qui permettent la civilisation
Quand Héra apprit que Mnémosyne avait accouché des filles de Zeus,
elle devint furieuse,
Elle alla voir ses alliées les sirènes
Les sirènes avaient des visages de femmes
et des corps d'oiseaux.
Elles avaient des voix magnifiques
Qui faisaient oublier toute douleur de vivre
mais aussi toute raison d'être
Ceux qui les entendaient étaient envoûtés
ils oubliaient tout:
leurs patries, leurs familles, leurs responsabilités,
ils s'oubliaient eux-mêmes,
s'abandonnant aux sirènes
qui les dévoraient sans pitié
éparpillant leurs os
dans un champ de squelettes.
Héra ordonna aux sirènes de provoquer les muses en duel,
Un duel de chant:
Le chant de l'oubli contre le chant de la mémoire
Les sirènes commencèrent
Et dans leur chant il y avait
la chute dans le vide
et l'ivresse du néant
l'extase de l'oubli
et la fin du temps de tous les temps
Le chant des sirènes se répandit dans le monde
Telle une tache d'encre noir sur un buvard blanc
un râle primordial
qui avale tout
Et puis
Ce fut le tour des neuf muses
Leurs voix s'élevèrent dans une harmonie parfaite,
telle une nuée d'oiseaux
dans le ciel coloré du crépuscule
Et dans leur chant il y avait
le mouvement cyclique des astres,
le lent écoulement des rivières,
une tapisserie de visages, de mots, et de musiques,
Vaste comme l'étendue des connaissances.
Le chant des muses éclaira la noirceur
Telle l'aube nouvelle
sur la toute première plage
aux origines du monde
Les muses se ruèrent sur leurs ennemies
arrachèrent leurs plumes
et s'en firent des couronnes
Les sirènes étaient vaincues.
Héra se détourna, furieuse,
et s'en fut en Olympe, jurant de se venger un autre jour.
Quant aux sirènes,
déplumées, humiliées,
elles partirent se cacher loin dans la mer
dans des rochers
D'où elles chantaient pour attirer les marins égarés
Nul ne pouvait leur résister
Et pourtant, un jour,
arriva un marin qui résista
Il s'appelait Ulysse
Mais ça c'est une histoire qu'on racontera
une autre fois.
Written by: Thomas Hellman