Viens t'allonger

Encore aujourd'hui, quand je regarde le ciel

Je me demande pourquoi, y a toujours pas d'hirondelles

Faisant le grand voyage, on les aurait mises en cage

Voguant de nuage en nuage, elles étaient pourtant de passage

C'est peut-être un mirage, mais je sens le grand virage

Il est temps de tourner la page, éviter le grand naufrage

On cantine dans nos coins, les discours on les tient

La réalité nous échappe et le profit nous happe

On met les mains sur les yeux, on se dit que demain ça ira mieux

Ce n'est pas moi c'est eux, je n'y peux rien je n'ai que deux mains

Allez viens, viens t'allonger dans les herbes folles

Ce mélange ces odeurs, ferme les yeux perds le contrôle

Sentir le vent sur nos visages qui nous frôle

Le temps s'arrête mais t'inquiète on aura oublié

Le déni, on le tient, dur de le laisser filer

Cramponné à notre destin, on se l'imagine ça fait du bien

On retient ce qui nous plaît, on s'intéresse qu'à nos plaies

Autour de nous on s'en fout, autour de nous c'est pas nous

Accroché à notre rocher, qu'on sait si bien s'approprier

Tout ce qu'on touche est à nous, de notre voisin on est jaloux

Pour un bout de terre un joujou, on est prêts à se mettre à genoux

Cette masse est victime de l'ignorance et du spleen

Offrir à nos enfants, de l'eau de l'air et du vent

Oh! Quel pléonasme, ça relève même du fantasme

Des vagues écumées, du passé pétrolier

Laissons-les se rencontrer, laissons-nous aller

Allez viens, viens t'allonger dans les herbes folles

Ce mélange ces odeurs, ferme les yeux perds le contrôle

Sentir le vent sur nos visages qui nous frôle

Le temps s'arrête mais t'inquiète on aura oublié

Alors changeons nos plans, qu'est-ce qui nous attend?

Rien ne sera comme avant, alors qu'est-ce qu'on attend?

Lâchons les consoles, reprenons la boussole

On a perdu nos repères, des replis communautaires

On avance à l'impro guidés par notre ego

Nos relations calibrées par les réseaux sociaux

Émoticônes et selfies, des générations de smonbies

On voit tout et partout sauf devant nous

Combien faut-il de dépressions pour faire monter les actions?

Combien faut-il de guerres pour faire monter les enchères?

Du tourisme voyeur, voyager pour se rassurer

On se laisse même griser par la pauvreté

Allez viens, viens t'allonger dans les herbes folles

Ce mélange ces odeurs, ferme les yeux perds le contrôle

Sentir le vent sur nos visages qui nous frôle

Le temps s'arrête mais t'inquiète on aura oublié