AMIN

J'ressors de Jumu'ah, hier soir j'étais en crise

Ma femme me dit y'a peut être un djinn duquel j'suis sous l'emprise

J'dors même plus dans ma chambre, j'ai peur qu'ça recommence

Quand j'y repense c'était juste là dans mes souvenirs d'enfant

Une douce odeur d'encens, qu'est-ce que j'me fous d'la forme

Tant que j'peux raconter c'que j'veux, que pour moi ça fait sens

J'parle même plus à mon frère, j'sais plus depuis combien d'temps

J'parle même plus à mes tantes, en fait à j'sais pas combien d'gens

Ma famille j'choisis pas mais j'sais couper les ponts

C'est plus facile de dire au revoir quand ils ont peur de moi

Ils m'en veulent pour c'que j'suis, juste pour ma religion

Et c'est ma seule issue, sans ça rien n'a de solution

Mais j'reste qu'un sale humain qui la déçoit sept fois par jour

J'vois son estime pour moi s'éteindre dans ses beaux yeux marrons

Elle pourra jamais descendre si bas qu'celle que j'me témoigne

J'suis trop mauvais, bien trop mauvais pour voir ses deux parents

Crois pas c'est tes frères, les miens faisaient des soirées influ'

Quand j'faisais des soirées à l'hôpital

Crois pas c'est tes frères, les miens faisaient les aveugles

Quand j'faisais des roqya, quand j'faisais mes aveux

Envie d'vous dire adieu avec un grand sourire

Qu'le vent emporte c'qui reste de moi dans son plus grand soupir

J'peux enfin respirer, enfin lâcher la mine

Coller mes mains l'une contre l'autre, pleurer et dire amin

Han

Y a nulle part où j'me sens chez moi

Han

Peut-être qu'en haut il moins froid

J'l'ai tant fait pleurer, j'ai lu dans ses larmes

Les vingt mille lieues du cœur de ma mère

Papa m'a dit : « Dehors c'est chacun ses armes »

J'ai affûté mon cœur pour aller faire la guerre

Han

Y a nulle part où j'me sens chez moi

Han

Peut-être qu'en haut il moins froid

J'l'ai tant fait pleurer, j'ai lu dans ses larmes

Les vingt mille lieues du cœur de ma mère

Papa m'a dit : « Dehors c'est chacun ses armes »

J'ai affûté mon cœur pour aller faire la guerre

Han

Et ça m'rappelle mon père

Ma main dans l'creux d'la sienne

Même pas deux ans sur l'marché d'Agadir

Ouais

Que Dieu m'pardonne, j'ai déjà eu peur de prier

De peur qu'Il m'éloigne de choses néfastes qui m'feraient briller

J'cracherai pas dans la soupe, j'hésite encore un peu

J'aimerais te garder près de moi pour qu'on soit morts à deux

Pour que j'sois pas tout seul quand j'serai dans les limbes

Besoin de toi, besoin d'une voix pour m'guider dans ma tombe

Mais j'lâcherai jamais prise même avec deux doigts dedans

Vécu trop d'années tristes, trop d'angoisses pour une améthyste

J'ai pas une âme étanche, chaque jour c'est la noyade

Ils m'parlent d'un feat avec Zamdane alors qu'on s'parle de notre Islam

Et j'préfère mille fois ça à toutes les autres façons

Chez moi pour survivre on a ça pour extraire un peu du poison

Y a pas une vie sans problème, moi, j'y écris des poèmes

Si les démons viennent de chez moi, comment puis-je vivre la bohème ?

Comment puis-je voir le soleil ? L'œil peut conduire à la tombe

Envie d'lui crever les deux, j'me contente de fermer les yeux

Docteur me dit : « T'as jamais eu de problèmes d'enfant »

Donc j'fais un grand sourire, celui qui fait peur aux grands

J'peux enfin respirer, enfin lâcher la mine

Coller mes mains l'une contre l'autre, pleurer et dire amin

Han

Y a nulle part où j'me sens chez moi

Han

Peut-être qu'en haut il moins froid

J'l'ai tant fait pleurer, j'ai lu dans ses larmes

Les vingt mille lieues du cœur de ma mère

Papa m'a dit : « Dehors c'est chacun ses armes »

J'ai affûté mon cœur pour aller faire la guerre

Han

Y a nulle part où j'me sens chez moi

Han

Peut-être qu'en haut il moins froid

J'l'ai tant fait pleurer, j'ai lu dans ses larmes

Les vingt mille lieues du cœur de ma mère

Papa m'a dit : « Dehors c'est chacun ses armes »

J'ai affûté mon cœur pour aller faire la guerre

Han

Y a nulle part où j'me sens chez moi

Han

Peut-être qu'en haut il moins froid

J'l'ai tant fait pleurer, j'ai lu dans ses larmes

Les vingt mille lieues du cœur de ma mère

Papa m'a dit : « Dehors c'est chacun ses armes »

J'ai affûté mon cœur pour aller faire la guerre