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PERFORMING ARTISTS
Grand Corps Malade
Grand Corps Malade
Performer
Ibrahim Maalouf
Ibrahim Maalouf
Percussion
Clément "Animalsons" Dumoulin
Clément "Animalsons" Dumoulin
Performer
Vincent Segal
Vincent Segal
Cello
François Delporte
François Delporte
Guitar
Antoine Guillemette
Antoine Guillemette
Bass Guitar
Sébastien Llado
Sébastien Llado
Trombone
COMPOSITION & LYRICS
Grand Corps Malade
Grand Corps Malade
Songwriter
Ibrahim Maalouf
Ibrahim Maalouf
Composer
Clément "Animalsons" Dumoulin
Clément "Animalsons" Dumoulin
Arranger
PRODUCTION & ENGINEERING
Ibrahim Maalouf
Ibrahim Maalouf
Producer

Lyrics

9 décembre 84, il tient la main de sa copine pour défier l'hiver La nuit part pour être belle mais elle se transforme vite en triste fait divers Ils se croient seuls au monde dans les ruelles, mais à l'évidence ils ne le sont plus 2 skinheads en manque d'embrouilles et d'adrénaline viennent leur tomber dessus Une gifle pour éloigner la fille, les mecs le rouent de coups à deux contre un Le visage contre le bitume glacé, voyant la mort arriver il se sent contraint De sortir son arme, car il est tout sauf un enfant de cœur L'un des skins meurt sur le coup et l'autre hurle encore sa douleur Tout est allé si vite, mais pourquoi ces mecs se sont retrouvés sur son chemin La douleur physique n'est rien quand il la compare à la peur du lendemain Il s'est rendu au matin, plaidant la légitime défense corporelle Il est jugé en quelques mois et prend 10 ans de réclusion criminelle Il pense souvent à eux, il rêve tout le temps à elle Il a beau regarder très loin, il ne voit pas le bout du tunnel Il découvre le cauchemar, l'humiliation, les matelas crades Les pieds enchaînés lors des transferts et les bagarres lors des promenades Et alors qu'il subit depuis plus d'un an le système carcéral Une terrible nouvelle vient ajouter sa voix à la triste chorale Il est porteur d'un étrange virus que le monde découvre craintif 1985, nouvelle sentence, il est séropositif Aucun traitement n'existe, plus rien à perdre, il se sent condamné à mort Alors il va être le plus fou dans un monde où c'est la loi du plus fort Il tombe dans tous les pièges, là où la spirale de la violence se corse Et puisqu'on le traite comme un chien, alors il sera le chien le plus féroce Il sort enfin au bout de 8 ans, l'avenir aussi triste que son paquetage Les poches vides mais le sang plein de rage alors il monte sur un braquage Il se fait serrer un an plus tard, et c'est le retour à la case cauchemar À la case où tout est sombre et où la nuit dure des semaines isolé au mitard Il ne pense plus à eux, il ne rêve plus à elle Il n'ose même plus regarder devant, il est trop loin le bout du tunnel Ou alors ce bout du tunnel, il va falloir se le construire Il sait que s'il ne tente rien, c'est dans ces murs qu'il va mourir 9 octobre 94, date anniversaire de l'abolition de la peine de mort Il réussit son évasion et abolit lui-même son triste sort Quelques mois de cavale seulement avant de rejoindre les murs tout gris Quelques mois de liberté agitée avant de repeindre les murs d'oubli Il est alors placé directement dans les quartiers de haute sécurité À l'isolement pendant 5 ans, on lui dit que c'est tout ce qu'il a mérité Quand il se regarde dans le miroir, il a peur de ce que le reflet lui montre C'est vrai, ça n'a jamais été un tendre, mais la prison a fait de lui un monstre Un malheur n'arrivant jamais seul, le sida se déclare, la maladie s'installe Il meurt peu à peu sans assistance et dans l'indifférence la plus totale 1995, à deux doigts de quitter la prison pour le cimetière La trithérapie fait son apparition Et lui remet doucement les pieds sur terre Poussé à nouveau vers la vie et essayant de voir derrière les barreaux de fer Il se marie avec celle qu'il aime, ses sentiments réchauffent enfin l'atmosphère Mais son jugement toujours en attente finit un sale jour par tomber Pour évasion et braquage, il prend 30 ans, le bout du tunnel s'est estompé Pourtant il garde en lui l'espoir, il a tellement tutoyé la mort Il se sent invincible, c'est sûr il sait qu'un jour il retournera dehors En 2000 il se met à écrire, sa nouvelle arme pour survivre face au système Il gratte jour et nuit, ce n'est plus lui désormais mais c'est son stylo qui saigne Il écrit son premier livre et tient en ligne le premier blog d'un prisonnier Ses œuvres transpercent les portes blindées, maintenant plus personne ne peut nier Qu'il est vivant, qu'il existe, qu'il réinvente le mot avenir En 2008 nait sa fille, l'amour et la vie ne sont plus des souvenirs Il a les mains sur ses stylos, fini le temps des mains en l'air Avant je m'évadais au pistolet, maintenant je m'évade à l'épistolaire Il sort en janvier 2010 avec des projets et des repères Après 25 ans passés dans un tunnel, Laurent a rejoint la lumière
Writer(s): Clement Dumoulin, Fabien Marsaud, Ibrahim Maalouf Lyrics powered by www.musixmatch.com
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